Comme un joli point final au mois d'Août, la Rue des Arts a proposé à ses visiteurs de découvrir les strophes d'Une Vague de Charles Poncy. Si ce poète toulonnais a été choisie pour cette première édition des poèmes de rue, c'est parce qu'une rue lui est dédiée dans le Quartier des Arts à Toulon.
L'installation éphémère signée Studio Way et posée par Azur Diffusion Olbidécor est visible jusqu'à la rentrée 2021.
Né à Toulon en 1821 dans une famille modeste, Charles Poncy travaille dès l'âge de 9 ans comme maçon. Autodidacte, il découvre la poésie en achetant des livres sur les étales du Port de Toulon.
C'est le médecin de son père malade qui découvre son talent d'écriture, par hasard, au dos d'une ordonnance sur laquelle le jeune Charles a griffonné quelques vers. C'est lui qui le fera publier. Touchée par son recueil, Georges Sand l'encouragera à poursuivre dans cette voie.
Charles Poncy sera décoré de la Légion d'Honneur en 1865 et du Félibrige en 1981 grâce à ses poèmes en langue provençale.
Il meurt en 1891.
La voyez-vous venir ! Comme elle se replie,
Et comme elle grandit ; …comme elle multiplie
Les sillons de son front ;
Et comme elle obéit à la noire tempête
Oui, pareille à l’éclair, a fait surgir sa tête
D’un abîme sans fond !
Telle qu’un long serpent qui poursuit une proie
Et qui siffle en rampant, elle rugit de joie
À l’approche des rocs
Dont les pieds calcinés ceignent la vaste plage ;
On dirait qu’elle veut, brisant contre eux sa rage,
En dissoudre les blocs !
La voilà près du bord Son front mouvant frissonne.
Se hérisse dans Pair ; sa masse d’eau bouillonne
Dans ses verdâtres flancs ;
Elle heurte le roc où l’onde en courroux fume ;
Et l’on prendrait les jets de son casque d’écume
Pour des panaches blancs.
Elle monte en fumée, en pluie elle retombe,.
Puis elle rebondit et, pareille à la trombe,
Tourbillonne dans l’air.
Enfin, comme un lion au seuil de sa tanière,
Elle secoue au vent son humide crinière
Et rentre dans la mer.
Charles Poncy - Poésies, 1867
